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Dans la cour d'école

Violences passées sous silence

La violence dans les écoles du Québec

Selon l’Enquête sur la violence à l’école du Québec (EVEQ), près de la moitié des jeunes sont, dès le primaire, victimes de violence à au moins une occasion. Presque chaque jour, près de 60 % des adolescents de 12 à 17 ans subissent les insultes de leurs camarades de classe. Les médisances touchent quotidiennement 12 % des ados; 14 % d’entre eux en seraient victimes plusieurs fois par semaine. Quant aux agressions physiques ou armées, elles demeureraient relativement rares, tant au primaire qu’au secondaire.

Certainement préoccupantes, ces données incitent à penser que le phénomène de la vio­lence à l’école est en progression. Or il n’en est rien. «Aucune recherche rigoureuse ne permet de conclure que le phénomène est en expansion au Québec», indique la doctorante Natalia Garcia.

Certains scientifiques croient que les actes de violence à l’école n’auraient pas augmenté au cours des 20 dernières années. Aux États-Unis, des données montrent même que ce type d’événements aurait diminué au cours de la dernière décennie. En Estrie, une recherche récente effectuée par l’équipe de Claire Beaumont auprès d’élèves du secondaire va dans le même sens. Comparée à des élèves de 1996, une cohorte de 2005 d’une école secondaire de la région s’est révélée mieux adaptée à son milieu scolaire, ayant adopté moins de comportements agressifs.

Il n’en demeure pas moins que la victimisation est un phénomène bien réel au Québec, tant dans les écoles primaires que dans les écoles secondaires. Et les enseignants ne sont pas en reste : 80 % d’entre eux déclarent avoir été victimes de violence verbale. Un enseignant sur cinq dit avoir été victime de violence physique. «Les violences seraient vécues le plus souvent dans la classe ou dans les corridors, signale Claire Beaumont. Elles font souvent naître un sentiment d’incompétence et une perte d’intérêt pour la profession.»